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Vérité et réconciliation

En 2010, la Commission pour la vérité et la réconciliation a commencé à recueillir des renseignements concernant l'expérience des Survivants et des Survivantes dans les écoles résidentielles et a déployé des efforts pour rendre ces renseignements publics. Ce processus a fourni aux Survivants et aux Survivantes une reconnaissance publique et commune de leurs nombreuses années d'injustice et de souffrance.
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  • Genocide

Quelles actions peuvent permettre de tourner la page sur des épisodes de conflit et de violation de masse des droits de la personne? Qu'est-ce qui peut contribuer à créer un sentiment de bonne volonté et de confiance entre des groupes après des événements aussi tragiques? Face aux poursuites massives auxquelles il faisait face, le gouvernement a quasiment été forcé de se concentrer sur les pensionnats autochtones, et il a créé la Commission de vérité et réconciliation (CVR) en 2008 pour aborder ces questions. Alors, qu'est-ce qu'une commission de vérité et réconciliation? Quels sont ses objectifs?

Les commissions de vérité et réconciliation sont devenues courantes depuis les années 1970. Elles sont le reflet d'une tendance mondiale à accorder une plus grande attention aux violations de masse des droits de la personne. La plus grande partie du travail d'une commission (si ce n'est l'intégralité du travail) est axée sur les crimes commis par un gouvernement contre ses propres citoyens. La Commission de vérité et réconciliation du Canada fait partie d'une série d'audiences et d'événements de réconciliation compliqués. Elle est unique, car elle ne signifie pas ou ne facilite pas la transition d'un régime à un autre. En ce sens, elle fait partie de ce que les experts appellent la justice réparatrice au lieu de la justice transitionnelle, un processus qui aide un pays à passer, disons, d'une dictature à une démocratie. 1

Les commissions de vérité et réconciliation sont souvent une façon pour les auteurs et les victimes de reconnaître publiquement les épisodes de violence entre eux. De telles commissions offrent un espace où les anciens ennemis pour surmonter leurs divergences. 2  Pour la plupart, ces commissions sont conçues pour favoriser la guérison, un processus qui offre aux victimes un certain réconfort et l'assurance que leur traumatisme ne sera pas répété. 3  Mais au Canada, la Commission de vérité et réconciliation s'est concentrée presque exclusivement sur les victimes et leurs expériences.

La CVR canadienne n'est pas un tribunal, elle n'a pas d'autorité juridique. 4  Elle n'accuse pas, n'inculpe pas et ne condamne pas; elle sert plutôt à amorcer la discussion et à développer des relations sur les sujets difficiles qui entourent l'expérience dans les pensionnats. Nous devons nous souvenir que pendant des années, les Survivantes et les Survivants des pensionnats n'ont pas parlé des expériences de leur enfance. De nombreux facteurs ont contribué à ce silence. Pour les Survivants et les Survivantes, ces facteurs comprenaient la honte et la stigmatisation associées à la violence et aux abus sexuels. Mais la langue joue un rôle important ici, comme le fait l'absence de la parole. Plusieurs Survivantes et Survivants ne pouvaient pas trouver les mots pour décrire les expériences douloureuses vécues dans les pensionnats autochtones. Un juge de la Colombie-Britannique a déclaré : « On en vient à la conclusion que les actes indicibles perpétrés sur ces jeunes enfants étaient exactement ça : à l'époque, ils étaient tus pour la plupart ». 5

En 2010, la Commission pour la vérité et la réconciliation a commencé à recueillir des renseignements concernant l'expérience des Survivants et des Survivantes dans les écoles résidentielles et a déployé des efforts pour rendre ces renseignements publics. Ce processus a fourni aux Survivants et aux Survivantes une reconnaissance publique et commune de leurs nombreuses années d'injustice et de souffrance. 6  Par conséquent, la CVR canadienne a, de plusieurs façons, facilité le retour et l'inclusion des Survivantes et des Survivants dans la communauté, ces anciens élèves dont les secrets et les souffrances niées les ont empêchés de prendre part aux activités sociales quotidiennes. 7

Cependant, l'un des rôles les plus importants adoptés par la CVR, selon la commissaire Marie Wilson, a été d'éduquer le public canadien qui, pendant de nombreuses années, était inconscient des souffrances des Survivants et des Survivantes. 8  Si cet objectif éducatif est couronné de succès, il modifiera la façon dont les Canadiens voient leurs cultures et leur histoire, en remettant en question leur identité en tant que membres d'une communauté qui n'a pas connu la violence, une communauté tolérante et pluraliste. Selon plusieurs personnes, une telle transformation est la première étape vers la réconciliation entre les deux communautés.

  • 1« Transitional Justice » and « Restorative Justice », Stanford Encyclopedia of Philosophy online. Pour une analyse approfondie de la relation entre les deux concepts, voir Kerry Clamp et Jonathan Doak, « More Than Words: Restorative Justice Concepts in Transitional Justice Settings » International Criminal Law Review 12 (2012), 339–360.
  • 2Voir G. G. J. Knoops, « Truth and Reconciliation Commission Models and International Tribunals: A Comparison », document présenté au symposium sur le « Droit à l'auto-détermination dans le droit international », 29 septembre au 1er octobre 2006, consulté le 11 septembre.
  • 3Brian Rice et Anna Snyder, « Réconciliation dans le contexte d’une société colonisatrice : guérison de l'héritage du colonialisme au Canada » De la vérité à la réconciliation, 46, consulté le 11 septembre 2014.
  • 4Voir l'Annexe N à la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, site Web de la Commission de vérité et réconciliation, consulté le 6 février 2015.
  • 5Ronald Niezen, Truth and Indignation, Kindle Locations 1514–1518.
  • 6« Commission de vérité et réconciliation : pour les enfants enlevés, pour les parents laissés derrière », article pour la salle de Conférence des Nations unies, site Web de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, consulté le 6 février 2015.
  • 7Pour en savoir plus sur le mandat de la Commission de vérité et réconciliation, voir l'Annexe N à la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, site Web de la Commission de vérité et réconciliation.
  • 8« Canada’s Youth Face Legacy of Indian Residential Schools at ‘Education Day’ Event », site Web de l'International Center for Transitional Justice, consulté le 5 mars 2015.

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