Éducation traditionnelle | Facing History & Ourselves
Facing History & Ourselves
Reading

Éducation traditionnelle

L'idée selon laquelle la culture occidentale était supérieure et les Autochtones devaient être christianisés et civilisés est venue des préjugés des Européens ainsi que de leur refus d'apprécier les enseignements complexes et largement non écrits des communautés autochtones.
Last Updated:
This resource is intended for educators in Canada who are teaching in French. Cette ressource est destinée aux enseignants en Canada qui enseignent en langue Française.

At a Glance

reading copy
Reading

Language

French — CA
Also available in:
English — CA
  • Genocide

Les anthropologues affirment que toutes les sociétés éduquent, forment ou encadrent leurs fils et leurs filles. Bien que de nombreuses sociétés n'aient pas d'écoles officielles, elles peuvent néanmoins avoir un système d'éducation qui aide les jeunes générations à socialiser à l'intérieur des normes et des attentes de leurs parents en apprenant la langue, les compétences et les valeurs nécessaires pour devenir des membres productifs de la société. Les sociétés autochtones n'étaient pas différentes. Les Premières Nations, les Métis et les Inuits avaient des traditions, des histoires et des systèmes d'enseignement qui reflétaient leur expérience et dirigeaient leur vie. L'idée selon laquelle la culture occidentale était supérieure et les Autochtones devaient être christianisés et civilisés est venue des préjugés des Européens ainsi que de leur refus d'apprécier les enseignements complexes et largement non écrits des communautés autochtones. En vérité, explique le professeur Nathan Matthew :

Les systèmes d'éducation des Premières Nations avaient le même objectif que les systèmes d'éducation modernes. L'éducation était le moyen par lequel les valeurs, les croyances, les coutumes, le mode de vie et la somme des connaissances et des aptitudes des Premières Nations étaient transmis d'une génération à l'autre. C'était aussi le moyen par lequel les individus étaient préparés à réaliser certaines tâches et à occuper certains rôles dans la famille et la communauté. L'éducation était fondée sur la famille et la communauté. L'éducation était fermement ancrée dans le sens de la spiritualité des Premières Nations et était adaptée aux exigences pratiques du quotidien sur un territoire traditionnel donné. Bien que certaines personnes se spécialisent dans l'enseignement, cette tâche était réalisée par plusieurs personnes : les parents, les aînés et la famille élargie partageaient tous leurs connaissances. 1

Ainsi, dans les sociétés autochtones nord-américaines traditionnelles, les enfants apprenaient par les histoires et les exemples sur les langues et les valeurs de leur peuple, et les compétences pratiques pour le quotidien, comme la pêche et la chasse. Les parents et les autres membres de la famille étaient des modèles de comportement adulte, et les enfants observaient et imitaient ce qu'ils voyaient. Les aînés partageaient leurs histoires pour instruire les jeunes, ou pour les prévenir des actions nuisibles, et insufflaient à leur parole émergente des couches de sens et des références tirées de leur histoire et de leur expérience. La langue était le tissu conjonctif entre le passé et le présent, entre l'expérience et le sens. Ces leçons de vie permettaient aux enfants de trouver des façons d'interagir avec leur environnement et de se développer intellectuellement, moralement et spirituellement. C'était un système adapté au mode de vie autochtone qui avait fait ses preuves sur de nombreuses générations.

L'éducation officielle en Occident est apparue au 19ème siècle lorsque de nombreuses nations ont reconnu le besoin d'offrir une éducation de base à tous les enfants, soit une compétence de base en lecture, en écriture, en mathématiques et en algèbre, ainsi que les compétences pratiques nécessaires pour s'adapter à la mécanisation croissante de plusieurs métiers.

Au Canada (comme dans d'autres colonies de l'Europe), longtemps avant que les effets d'une économie moderne ne soient reconnus, le mode de vie autochtone a été profondément et violemment perturbé par l'arrivée des commerçants, des pêcheurs, des missionnaires et des colons européens. Les effets de ces changements ont privé les communautés autochtones de leurs moyens de subsistance traditionnels d'un côté, et des compétences et des ressources pour adopter un mode de vie plus européen de l'autre.

Le gouvernement canadien et les chefs autochtones ont réalisé qu'il fallait faire quelque chose pour aider les nations autochtones mourantes. Les Européens ont appelé cette situation le « problème indien ». Les communautés autochtones ont rejeté cette terminologie d'emblée, mais ont aussi cherché à changer. Plusieurs communautés ont réalisé que leur vie avait été changée pour toujours. Les langues autochtones, lorsqu'elles n'étaient pas déjà perdues, ont commencé à perdre de leur importance à mesure que l'anglais et le français étaient imposés comme les langues des affaires, de la bureaucratie et du droit. Ainsi, certaines communautés ont collaboré avec les autorités à la construction des écoles à l'intérieur et à l'extérieur des réserves sans imaginer qu'elles devraient abandonner totalement leurs enseignements traditionnels.

  • 1Nathan Matthew, First Nations Education Financing, First Nations Education Steering Committee (2001), Partie 1, 3.

You might also be interested in…

Using the strategies from Facing History is almost like an awakening.
— Claudia Bautista, Santa Monica, Calif