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Premières Nations

Le terme Premières Nations, en date de 2013, fait référence aux quelques 617 communautés différentes, traditionnellement composées de groupes d'environ 400 personnes qui vivaient en Amérique bien avant le contact avec les Européens.
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  • Genocide

Le terme Premières Nations, en date de 2013, fait référence aux quelques 617 communautés différentes, traditionnellement composées de groupes d'environ 400 personnes qui vivaient en Amérique bien avant le contact avec les Européens. Les historiens les ont divisés en six groupes géographiques : les Premières Nations des régions boisées, qui occupaient la dense forêt boréale de l'est du Canada; les Premières Nations iroquoises (également connues sous le nom Haudenosaunee) qui habitaient la région fertile du sud du pays; les Premières Nations des Plaines, situées dans les Prairies; les Premières Nations du Plateau, qui vivaient dans l'ensemble des terres intérieures du Canada; les Premières Nations de la côte du Pacifique; et les Premières Nations des bassins des fleuves Mackenzie et Yukon. 1 Même au sein de ces groupes géographiques, il y avait une grande richesse et une grande diversité d'identités, de cultures et de coutumes, malgré le fait que ces communautés partagent certaines caractéristiques, langues, histoires et perspectives semblables.

  • 1Ces renseignements s'appuient en grande partie sur « Les Premières Nations au Canada », Affaires autochtones et du Nord Canada, site Web du gouvernement du Canada, consulté le 10 septembre 2014.

La Nation Mohawk de Kahnawàke, au Québec, organise au mois de juillet un pow-wow annuel sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Les pow-wow sont ouverts au public et on y célèbre les danses, les chansons et l’artisanat traditionnels des Peuples Autochtones.

Credit:
Mega Press / Alamy

Les Premières Nations vivaient sur le territoire qui est maintenant appelé l’Amérique du Nord depuis des dizaines de milliers d'années, survivant au climat difficile en développant des compétences et des connaissances extraordinaires par rapport à leur environnement, ce que l'on appelle parfois le savoir autochtone. Certains cueillaient des fruits et des légumes et vivaient de la chasse et de la pêche, des pratiques qui exigeaient de se déplacer au gré des saisons. En ce sens, de nombreuses Premières Nations étaient « nomades »; elles se déplaçaient sur les vastes plaines et prairies, et suivaient les changements de saison et la migration naturelle des proies. La surutilisation des terres et la chasse excessive des animaux n'étaient pas courantes avant que la demande accrue des Européens pour la fourrure, la viande et les autres produits ne pousse certaines nations à chasser et à pêcher à des fins commerciales.

La plupart des Premières Nations avaient défini un territoire au sein duquel elles se déplaçaient librement à la recherche de nourriture et d'un abri. Toutefois, de nombreuses nations vivaient dans des installations plus permanentes. Les Hurons et les Iroquois, par exemple, étaient d'excellents fermiers qui vivaient sur des terres fertiles dans ce que l'on appelle maintenant le sud de l'Ontario. Quelques autres nations sédentaires vivaient en Ontario, en Colombie-Britannique et ailleurs. Les communautés traditionnelles des Premières Nations se gouvernaient elles-mêmes et étaient soutenues par des structures sociales complexes, qui comprenaient des chefs élus, des guérisseurs, des aînés et des conseils qui dirigeaient les bandes de façons plus ou moins démocratiques. Comme les autres civilisations dans le monde, les Premières Nations se battaient parfois entre elles, quoique ces combats étaient ritualisés : le type de violence et de morts propres aux conflits européens était rare. Souvent, les Premières Nations créaient des alliances et vivaient côte à côte, en respectant l'indépendance et les traditions de leurs voisins. 1

Les Peuples Autochtones de l'Amérique du Nord ont développé des traditions spirituelles et culturelles très riches. Comme dans toutes les autres cultures, les traditions autochtones donnent de la valeur et une signification à leurs membres, les relient aux générations passées, présentes et futures, et leur enseignent leur place dans le monde naturel. 2 Ces traditions sont communiquées d'une génération à une autre par des conteurs, des guérisseurs traditionnels, des chefs et des aînés, souvent par l'entremise de la musique, de la danse et de cérémonies complexes.

Les chercheurs appellent cette méthode de communication la tradition orale, ce qui signifie que la plupart des Premières Nations n'ont pas développé de langage écrit. Toutefois, cela ne signifie pas qu'elles étaient moins développées ou moins importantes que les civilisations qui avaient des langues écrites. 3  Les langues uniques des Premières Nations formaient la pierre angulaire de leur culture. Ces langues étaient étroitement liées à la vision du monde autochtone, exprimant les aspects les plus nuancés du quotidien des locuteurs, de la nature environnante, et de leurs traditions spirituelles et culturelles.

Plusieurs Premières Nations voyaient les frontières entre le Canada et les États-Unis comme étant plus ou moins arbitraires. Elles voyaient la plus grande partie de l'Amérique du Nord comme leur patrie traditionnelle et rejetaient parfois la  souveraineté des États-Unis et du Canada en affirmant que, dans les faits, il s'agissait de terres occupées ou volées (même si de nombreux traités leur accordaient l'auto-gouvernance et l'autonomie). 4 Plusieurs Premières Nations, comme les Dakotas, les Ojibwés et les Hurons, ont des racines dans les deux pays. D'autres, comme les Mohawks, se déplaçaient entre les deux pays. Certaines nations ont migré au Canada en raison des alliances politiques ou pendant les périodes de guerre et de conflit.

  • 1Nous remercions David MacDonald pour ce point et de nombreux autres dans cette section.
  • 2« Canada’s First Nations: Introduction » site Web de Canada’s First Peoples, consulté le 10 septembre 2014.
  • 3Voir, par exemple, Martin Moore, Memoirs of the life and character of Rev. John Eliot [1904–1690] (Boston: Flag & Gould, 1822), 17.
  • souverainetésouveraineté : La souveraineté définit la liberté d'un État de s'occuper de ses propres affaires internes et de gouverner ses propres citoyens. Certains concepts de la souveraineté ne sont pas exclusifs : de nombreux concepts de l'auto-gouvernance des Premières Nations peuvent être (et sont dans les faits) accommodés dans le système politique canadien.
  • 4À titre d'exemple, les Mohawks de Kahnawà:ke faisaient partie des Haudenosaunees ou de la Confédération iroquoise, qui, à une certaine époque, controlaient la plus grande partie du nord-est des États-Unis et de l'est du Canada (et des terres au-delà de cette région au maximum de leur puissance). Se voyant comme une nation dépossédée, ils rejetaient la citoyenneté du Canada (et des États-Unis), qui personnifiait l'acceptation de la souveraineté des colons. Cet enjeu est étudié dans Audra Simpson, Mohawk Interruptus: Political Life Across the Borders of Settler States (Durham: Duke University Press, 2014).

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— Claudia Bautista, Santa Monica, Calif