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La Commission de vérité et réconciliation et l'avenir

Découvrez comment la Commission de vérité et de réconciliation du Canada aborde le cycle par lequel se transmettent le traumatisme et la violence d’une génération à l’autre.    
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  • Culture & Identity
  • Human & Civil Rights

Les victimes d'abus peuvent transmettre de façon non intentionnelle les préjudices qu'ils ont subis aux générations futures. L'un des exemples souvent cités par les Survivantes et les Survivants des pensionnats est que quand ils ont été séparés de leur famille, ils ont perdu le contact avec leurs parents et ainsi, ils n'avaient pas de modèle familial pour les guider lorsqu'ils ont élevé des enfants à leur tour.

Un autre exemple des répercussions des pensionnats concerne les façons blessantes de traiter les gens qui sont transmises d'une génération à une autre.

Rupert Ross a agi à titre de procureur de la Couronne pendant de nombreuses années, et travaillait principalement avec des collectivités autochtones éloignées dans le nord-ouest de l'Ontario. Il a également étudié les idées autochtones de justice et a beaucoup écrit sur le sujet et sur des enjeux connexes. Dans l'extrait ci-dessous, M. Ross partage son opinion sur les effets positifs que la Commission de vérité et réconciliation peut avoir pour aborder le cycle par lequel les traumatismes et la violence sont transmis d'une génération à une autre.

Je m'inquiète que toutes les occasions de vérité et de réconciliation offertes à leurs grands-parents, tous les règlements financiers et les excuses des églises et des gouvernements, ne feront pratiquement rien pour aider ces enfants traumatisés. Ils ont besoin de vérité, de réconciliation et de guérison avec et entre leurs parents traumatisés, et rien d'autre ne fera l'affaire...

À cet égard, voici comment une grand-mère crie a décrit le processus : les personnes qui ont un comportement de violence dans leurs rapports avec les autres ont appris pour une raison ou pour une autre en grandissant que vivre avec les autres reposait sur des valeurs comme la peur, la colère, le pouvoir, la jalousie, le secret, l’avidité ou la convoitise et tout ce qui est négatif. Pour contrer ce bagage nuisible, il a été nécessaire de leur enseigner comment établir des rapports sur des valeurs contraires comme la confiance, l’ouverture aux autres, la générosité, le respect, le partage, le souci des autres et le soutien, de même que l’amour... À son avis, il faut permettre à ces personnes de vivre des relations saines, d’en faire l’expérience, et non de les pousser à établir des rapports encore plus malsains. Pour la première fois, j’ai commencé à vraiment prendre conscience de la façon dont des personnes ayant été victimes d’abus dans leur enfance peuvent évoluer en devenant elles-mêmes responsables de mauvais traitements envers les enfants : elles sont restées stagnantes, reproduisant toujours le même type de comportements relationnels qu’elles avaient acquis dans leur enfance. Seulement en tant qu’adultes les rôles se trouvent inversés, en ce sens qu’elles détiennent le pouvoir. J’ai aussi appris que la plupart d’entre elles se rappellent très nettement la souffrance qu’elles ont ressentie comme enfant maltraité et, par conséquent, elles sont bien conscientes du mal qu’elles causent. Malheureusement, on ne leur a jamais donné de moyens pour se sortir de cette façon de se lier aux autres, ce qui contribue à l’intensification de la haine de soi.

En ce qui a trait à la Commission de vérité et de réconciliation, il y aurait peut-être un autre défi qui mériterait d’être considéré : promouvoir l’établissement de processus permettant à des familles traumatisées de se réchapper de comportements relationnels violents dont elles ont hérité dans leur enfance afin de les amener à avoir des relations saines plutôt que des relations malsaines, avant que leurs enfants n’en subissent les conséquences négatives et soient à leur tour irrévocablement traumatisés. 1

 

Questions de mise en relation

  1. Qu'est-ce qu'un traumatisme intergénérationnel ou multigénérationnel? De quelle façon une génération peut-elle transmettre un traumatisme à une autre?
  2. Selon Rupert Ross, comment la violence et les abus subis par les parents se manifestent-ils dans les sentiments et les actions de leurs enfants?
  3. Est-ce que la Commission de vérité et réconciliation peut aider à stopper la transmission des traumatismes, de la douleur et des abus passés d'une génération à une autre? Comment?
  • 1Rupert Ross, « Telling Truths and Seeking Reconciliation: Exploring the Challenges » dans Speaking My Truth: Reflections on Reconciliation & Residential Schools, disponible sur le site Web Speaking My Truth . Reproduit avec l'autorisation de la Fondation autochtone de guérison.

How to Cite This Reading

Facing History & Ourselves, "La Commission de vérité et réconciliation et l'avenir," last updated October 29, 2019.

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— Claudia Bautista, Santa Monica, Calif